Aujourd’hui, 15% des salariés s’occuperaient d’un proche…

 

« Avec le vieillissement de la population, les salariés aidants pourraient même représenter 1/4 total des salariés en 2030, selon Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, chargée des personnes handicapées » (Discours de décembre 2018 lors du Prix Entreprise & salariés aidants)

Dans l’environnement professionnel, exigeant et toujours plus tourné vers la performance, les salariés-aidants subissent de plein fouet les conséquences de leur « double vie » : le stress, le manque de temps, l’absentéisme…

Pour une grande majorité, ils taisent leur situation par discrétion, pudeur ou appréhension. Seulement 26% des aidants-salariés ont informé leur employeur de leur situation…

Les quelques chiffres ci-dessous mettent en lumière leur motivation :

  • 34% souhaitent séparer leur vie professionnelle de leur vie personnelle
  • 25% ne veulent pas s’exposer en terme de carrière
  • 10% ne sont pas confiants dans la capacité de leur structure professionnelle à leur apporter du soutien.

Quels impacts pour l’entreprise?

Lorsque le salarié est « noyé » dans son double rôle de salarié et aidant, il est souvent déjà trop tard pour mettre en place des actions de prévention. Le niveau tertiaire de la prévention (la réparation) est alors activée.

Les signaux d’alerte à identifier sont principalement une dégradation du travail, des retards ou absences, un non-respect des contraintes d’organisation ou des arrêts maladie plus fréquents.

Quand bien même ce sujet suscite l’intérêt général des entreprises, face à cette problématique, seuls les grands groupes s’emparent du sujet au travers leur politique RSE. Malgré tout, les PME et TPE, représentant 70% des salariés-aidants, sont à la traine…

Des dispositifs et des pistes d’actions sont proposés pour entrer en action. Sur bon nombre de sujets, nous savons désormais qu’en France, la prévention primaire est boudée…Rappelons que la prévention est aussi une source de profit!

On estime aujourd’hui à 6 milliards d’euros par an le coût des salariés aidants pour les entreprises, et en moyenne par salarié et par an à 1600 euros.

Alors, en 2030, quelles seraient les conséquences financières, sur le plan statistique, pour 5 800 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 140 000 petites et moyennes entreprises (PME)  qui emploient respectivement 25 % et 28 % des salariés??? 

Quels sont les principaux besoins des salariés-aidants?

Il convient dans un premier temps de préciser que 96% les salariés-aidants veulent conserver leur emploi qui leur procure une bulle d’air et de l’épanouissement. Ils sont donc persévérants, investis et attestent pour la moitié d’entre eux avoir développé des compétences organisationnelles, d’écoute et d’empathie. A l’heure où les soft skills ont la cote, les entreprises ont donc tout intérêt à s’intéresser à ce sujet et capitaliser sur ces salariés…

56% des salariés aidants plébiscitent du temps (flexibilité des horaires, télétravail…), de l’écoute (échanges, écoute et formation) et que leurs managers soient sensibilisés sur ces situations, pour mieux les accompagner.

Quelles actions possibles, en entreprise, en faveur des salariés-aidants?

15% des aidants-salariés estiment que les acteurs de l’entreprise (DRH, managers…) devraient être davantage sensibilisés sur le sujet des aidants.

L’entreprise n’est pas responsable de la situation de l’aidant-salarié. Néanmoins, dans une logique « gagnant-gagnant », comportant des enjeux socio-économiques, éthiques et humains, l’entreprise a tout intérêt à prendre en main le sujet.

Si les grands groupes commencent à mieux accompagner leurs salariés-aidants , notamment à travers la promotion et l’abondement des congés spécifiques légaux et du dispositif de don de jours de congé, les TPE-PME, elles, restent à la traîne. Or, c’est dans ces petites et moyennes entreprises que travaillent 70 % des salariés aidants!

Établir un diagnostic pour définir une politique d’entreprise, informer les salariés sur la fonction et les droits des aidants familiaux, (54% des aidants ignorent qu’ils le sont), impliquer les parties prenantes et mobiliser les ressources extérieures, sensibiliser et former les managers sont autant d’actions potentielles à organiser.

Source: Baromètre des aidants APRIL/BVA 2022 – Essentiel Autonomie Malakoff Mederic – Chiffres de l’événement « lauréats des Prix Entreprise & salariés aidants 2018 »